Début septembre, BESIX Belgique a lancé ses tout premiers cercles Lean In à Bruxelles, dédiés au soutien et au développement des collaboratrices du groupe. La rencontre a débuté par une conférence inspirante de Nathalie Delaere intitulée Le leadership au féminin, dans laquelle elle a remis en question les modèles traditionnels – et souvent masculins – du leadership.
Après la conférence, les participantes se sont réunies dans leurs cercles respectifs pour échanger autour de l’inclusion et de la diversité au travail. L’ambiance était chaleureuse et respectueuse, posant les bases d’une dynamique collective au sein de la communauté Lean In.
Leadership au féminin
Dans son intervention, Nathalie Delaere a mis en lumière les obstacles invisibles auxquels les femmes sont encore confrontées en entreprise, et l’urgence de redéfinir ce qui fait un bon leader.
S’adressant à des collaboratrices de tous horizons et à différents stades de carrière chez BESIX Belgique, elle a déconstruit l’idée selon laquelle le leadership devrait être exclusivement individualiste, compétitif et toujours en mode “on” (des traits souvent perçus comme masculins). Elle a proposé un modèle tout aussi exigeant, fondé sur l’attention, la connexion et l’inclusion (des qualités plus associées au féminin) qui favorisent une meilleure prise de décision et une performance plus durable.
Au-delà de la simple assimilation
Nathalie Delaere a commencé par nommer une réalité inconfortable : dans de nombreuses entreprises, l’ascension passe encore par l’assimilation à un style de leadership masculin, au détriment de l’authenticité. Les carrières avancent là où l’affirmation de soi, les longues heures de présence et la visibilité priment sur l’écoute, la collaboration et l’équilibre.
Pour beaucoup de femmes, cela conduit à de l’isolement, un syndrome d’imposture, voire à l’épuisement.
Elle a cité la juriste Joan C. Williams : « Les structures, les attentes et les normes du monde professionnel ont été conçues pour le travailleur idéal : un homme avec une femme à la maison. » Cette phrase a suscité de nombreux acquiescements dans la salle, tant elle résume ce que beaucoup vivent sans toujours le dire.
D’après les recherches menées par Nathalie Delaere sur le marché belge, trois freins à la carrière reviennent systématiquement : les jeux de pouvoir internes, les styles de leadership dominants, et la culture d’entreprise – des normes bien établies qui dévalorisent les compétences relationnelles et réduisent au silence les voix alternatives.
Un autre type de leadership
Au cœur de sa conférence, Nathalie Delaere a défendu l’idée d’un leadership fondé sur l’interdépendance, la sécurité psychologique et le courage de faire place aux désaccords. Loin d’être une posture « douce », c’est une base solide pour la résilience et la créativité. Dans ce type de culture, les équipes osent s’exprimer, apprennent plus vite et ajustent le tir plus tôt.
Elle a fait écho à une autre critique largement partagée : « Nous envoyons nos filles dans un monde professionnel pensé pour nos pères », selon les mots de Melinda French Gates. Cette citation résume bien la tension centrale : si les règles d’hier régissent encore les récompenses d’aujourd’hui, comment les leaders de demain peuvent-ils s’épanouir ?
Des gestes simples pour un impact concret
Nathalie Delaere a conclu en transformant ces réflexions en actions concrètes, avec quatre habitudes simples à adopter en réunion… quel que soit notre genre !
- Les micro-signes de reconnaissance : accorder un vrai crédit à une idée, écouter pleinement, adopter un langage corporel ouvert… de petits gestes qui renforcent bien-être, motivation et sentiment d’appartenance.
- La règle des deux-deux : en réunion, laisser deux autres personnes parler (ou attendre deux minutes) avant de reprendre la parole. Cela encourage une prise de parole plus équilibrée.
- La règle du troisième intervenant : si deux hommes ont déjà parlé, veiller à ce que la troisième voix soit celle d’une femme. Un petit coup de pouce vers plus de parité.
- La règle des cinq secondes : poser une question, puis marquer une pause de cinq secondes. Vous verrez, davantage de personnes oseront prendre la parole.
Et maintenant ?
Les 70 participantes ont clairement « lean in » (se pencher en avant, littéralement), alors que Nathalie Delaere a présenté le leadership inclusif comme une stratégie de performance collective, et non comme un projet annexe. « Il s’agit de créer les conditions pour que des perspectives diverses puissent vraiment influencer les décisions », a-t-elle martelé tout au long de son intervention.
Elle a conclu avec un optimisme pragmatique : les politiques comptent, mais ce sont nos habitudes quotidiennes qui transforment les cultures, c. à d. qui on interrompt, qui on crédite, à qui on fait confiance.
Le leadership au féminin n’est pas un programme « pour les femmes », c’est une prise de conscience : si des entreprises comme la nôtre veulent rester en avance, elles doivent élargir leur vision de ce qu’est un·e leader… et revoir le système pour que chaque voix ait réellement sa place à la table.
Envie de rejoindre un cercle ?
Envoyez un mail à lean-in@besix.com avec votre fonction, votre lieu de travail, votre âge et votre préférence linguistique (NL/FR/EN). Nous tiendrons une liste d’attente et ouvrirons un nouveau cercle dès que nous aurons suffisamment d’inscrites. Il s’agit d’une initiative locale portée par quelques collaboratrices, soutenue par le Groupe. Elle s’adresse dans un premier temps aux collègues féminines de BESIX SA/NV, avec l’ambition de l’élargir par la suite.
