written by
Iza Buysse

Leçons tirées de l’analyse de la performance des projets de BESIX en 2025

Group 5 min

​Dans notre industrie, l'élaboration de notre portefeuille de projets est un exercice d'équilibre délicat : ambition et objectifs de rendement d'un côté, risque et incertitude de l'autre.

L’analyse de la performance des projets de BESIX en 2025, qui passe en revue 357 projets de BESIX Construction et 23 milliards d'euros de chiffre d'affaires au cours de la dernière décennie, vise à doter nos équipes de business development, nos équipes de projet et notre direction générale de données analytiques solides, leur permettant de prendre des décisions plus éclairées en matière de risque et de retour sur investissement.

Tout au long de l'analyse, nos collègues de la gestion des risques et de l'audit interne ont dressé un tableau honnête de ce que nous avons réalisé, des problèmes rencontrés et, surtout, de la manière dont nous pouvons construire ensemble un avenir plus résilient.

Les leçons d'une décennie : ce que révèlent les chiffres

​L'analyse passe au crible nos performances, en examinant les business units et les secteurs, ainsi que des facteurs de performance plus spécifiques.

Voici quelques-unes des conclusions :

Au cours de la dernière décennie, les marges moyennes de BESIX Construction en fin de projet sont restées inférieures à ce qui est nécessaire pour couvrir les frais généraux et fournir des rendements solides. Cela s'explique en grande partie par une baisse substantielle entre la marge initiale (prévue lors de la soumission de l'offre) et la marge finale à l'achèvement du projet. Cette constatation met en évidence la persistance de problèmes opérationnels structurels qui auraient dû être évités ou traités en temps utile.

Des bouleversements externes tels que la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine ont indéniablement perturbé les opérations, en introduisant de la volatilité dans les prix des matériaux, la disponibilité de la main-d'œuvre et les chaînes d'approvisionnement. Cependant, compte tenu du climat géopolitique et économique incertain d'aujourd'hui, il serait trop optimiste de supposer que des bouleversements futurs ne se produiront pas. Une perspective prudente doit tenir compte de l'imprévisibilité persistante et donner la priorité à la résilience, aux rendements ajustés au risque et à la discipline opérationnelle.

Un point positif est à noter : BESIX a connu ces dernières années une augmentation encourageante des marges initiales, sans pour autant compromettre le chiffre d'affaires. Cela suggère que les maîtres d’ouvrage reconnaissent de plus en plus la valeur que nous apportons. Bien qu'il soit trop tôt pour le confirmer, cette tendance devrait logiquement se traduire par de meilleures performances sur les projets plus récents.

Si le projet médian affiche des performances raisonnables (supérieures aux frais généraux pour toutes les business units), un petit nombre de projets peu performants tire la moyenne globale vers le bas. Cela reflète la nature à haut risque de notre activité, où le risque de baisse l'emporte souvent sur le potentiel de hausse.

L'analyse sectorielle montre que les projets maritimes sont les plus performants, tandis que les projets de bâtiments sont les moins rentables. Les autres secteurs (infrastructures, sports et loisirs, industrie et environnement) se situent entre les deux.

L'analyse quantitative met également en évidence des corrélations ; par exemple, les projets plus longs ont tendance à être moins performants, en particulier dans le secteur privé.

Des mesures pratiques pour tous

​Le rapport ne s'arrête pas aux chiffres. Il combine une analyse quantitative et un examen des causes profondes de 11 projets récents, explorant les raisons des succès et des échecs.

Les recommandations de cette étude sont claires et réalisables :

  • Investir dans une meilleure planification des ressources humaines au sein de BESIX Construction. La réussite d'un projet dépend fortement de l'adéquation entre l'expertise de l'équipe et les exigences du projet, ainsi que de la continuité du personnel.
  • Mettre en place une gestion rigoureuse des contrats et des demandes d’indemnisation, avec une notification précoce et une tenue méticuleuse des dossiers.
  • Suivre et gérer les risques spécifiques au projet (conception, sécurité, complexité organisationnelle) dès le premier jour.
  • Évaluer minutieusement les risques liés à la conception dès la phase d’adjudication et limiter les effets des conceptions qui ne sont pas encore au point.
  • Optimiser les coûts des équipements en analysant le coût total de la propriété et les conditions du marché local.
  • Anticiper la volatilité des prix en incluant dans la mesure du possible des formules de révision dans les contrats.
  • Établir des relations solides avec des sous-traitants, fournisseurs, maîtres d'ouvrage et partenaires de confiance.

Des données aux décisions

​Cette analyse fournit des informations précieuses, mais elle ne constitue pas une conclusion : au contraire, elle marque le début d'une aventure. En continuant à collecter et à analyser les indicateurs de performance des projets, nous améliorerons nos capacités d'évaluation globales. Pour y parvenir, il faudra améliorer la gouvernance des données et adopter des pratiques rigoureuses en matière de collecte de données.

En intégrant les données dans les décisions quotidiennes et en les combinant avec l'expérience et l'expertise collectives des équipes de BESIX, nous pouvons améliorer la prévisibilité des performances, saisir les opportunités, prendre des risques calculés et construire progressivement une culture de l'excellence analytique.

Pour plus de détails ou pour approfondir des constatations spécifiques, veuillez contacter Gaetan Auvray, Risk Process Manager ou Stijn Vondeling, Auditeur Interne.